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samedi 3 mars 2018

Revitaliser l'HDSJSQ

Revitaliser
l’Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin
(HDSJSQ)

Proposition soumise par un groupe de travail
en riposte à VitalitéNB
qui refuse toute forme de discussion
avec la population de Restigouche-Ouest
en vue de revitaliser l’HDSJSQ
Rédaction : Donald Long

NOTE: si vous désirez communiquer avec moi, voici mon email:
volgaire123@gmail.com

Lorsque les secondes comptent, 
les minutes sont longues...


Table des matières

1. Introduction
2. Un programme de Prévention-Santé
3. Les suivis
4. La formation du personnel médical
5. Un PPP (Projet-Public-Privé)
6. La route 17 : un long cimetière en puissance
7. Des questions à répondre par VitalitéNB
8. Le développement économique de Restigouche-Ouest
9. Conclusion


Le présent document  propose à VitalitéNB (Réseau de Santé Vitalité en Français du Nouveau-Brunswick) une structure améliorée de l’Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin (HDSJSQ) en riposte à ses décisions des dernières années de réduire les services à cette institution, diminutions qui finiront bientôt par LA RÉTROGRADER AU STATUT DE CENTRE COMMUNAUTAIRE DE SOINS DE SANTÉ. Cette éventualité est INACCEPTABLE par la population de Restigouche-Ouest allant de Menneval à Saint-Quentin.

La métamorphose du service d’oncologie n’est pas une coupure de service, mais VitalitéNB finira tôt ou tard par l’éliminer à l’HDSJSQ et à l’Hôpital de Grand-Sault. La réaction de la population est aussi motivée par la faiblesse des arguments de VitalitéNB pour justifier cette transformation. Et qui plus est, la formule de compromis que VitalitéNB appliquera est perçue comme RIDICULE.

Depuis 1992, les services à l’HDSJSQ tombent l’un après l’autre. Faut-il se surprendre que la population anticipe d’autres retranchements de service? Il ne faudra pas s'étonner non plus si la population décide de prendre des MOYENS MUSCLÉS pour arrêter cette hémorragie de services.

En novembre dernier, un tableau initial a ouvert la voie à un autre plus étoffé quelques jours plus tard avec la collaboration du CPSSQ. Ce tableau souligne le fait que des hôpitaux anglophones similaires à celui de Saint-Quentin n’ont pas été affectés par les mêmes coupures de services au cours des dernières années, montrant une iniquité qui en a surpris plusieurs et qui a donné lieu à un débat dans les médias. (Tableau 1)

Tableau 1. Tableau comparant des services entre l’HDSJSQ (Réseau VitalitéNB) et des hôpitaux anglophones (Horizon Network)
quant à la distance de leur hôpital régional respectif.
Légende : 0=service inexistant; 1=service existant

1. Introduction
  1. La population de Restigouche-Ouest n’accepte pas de voir le statut de l’HDSJSQ être RÉTROGRADÉ à un centre communautaire de santé. Depuis plusieurs années, le ministère de la Santé du NB (MSNB) procède à des amputations de services à une cadence qui ne laisse aucun doute sur son intention à long terme.

  1. Récemment, l’atttitude et les décisions de VitalitéNB renforcent cette crainte viscérale de la population. VitalitéNB a pris des moyens autoritaires pour précéder à une transformation du service d’oncologie qui était offert depuis longtemps à l’HDSJSQ. VitalitéNB a imposé de NOUVELLES NORMES à l’HDSJSQ qu’il n’applique nulle part ailleurs de manière à justifier son désir de CENTRALISER DAVANTAGE les services dans les hôpitaux régionaux au détriment des hôpitaux satellites de Saint-Quentin et de Grand-Sault.

  1. Et qui plus est, VitalitéNB assure la population qu’elle a en main des ANALYSES COMPTABLES qui lui permettent de centraliser ce service en alléguant qu’elle est ÉCONOMIQUE et que le service qui avait cours jusque-là n’arrivait pas à une NORME ACCEPTABLE DE QUALITÉ. Prétextant qu’il faut protéger avant tout la santé et la sécurité des patient.e.s, VitalitéNB a créé ledit poste d’«INFIRMIÈRE-VOLANTE» qui desservira les populations de Grand-Sault et de Restigouche-Ouest. Cette disposition a soulevé la colère de la population.

  1. Ce n’est pas d’hier que l’HDSJSQ encaisse des coupures de services. VitalitéNB s’appuie sur les coûts supérieurs des services livrés dans un hôpital satellite par comparaison à ceux donnés dans un hôpital régional. On semble croire que si peu de patient.e.s se présentent à l’HDSJSQ ou à l’Hôpital de Grand-Sault pour recevoir un service, il en découle une perte de ressources chez le personnel médical, comme si l’infirmière généraliste se tourne les pouces après que le patient a été servi. Cette conception découle, nous croyons, du concept de centralisation et de la spécialisation des tâches. On croit à tort que l’infirmière spécialisée d’un hôpital régional ne perd pas de temps parce que son bassin de population est plus grand. Si une infirmière perd du temps, il se pourrait bien que ce soit l’infirmière spécialiste et non l’infirmière généraliste, parce que, faute de patient.e.s, ELLE NE SE REND PAS DANS UN AUTRE DÉPARTEMENT DANS SES TEMPS MORTS. L’infirmière généraliste de l’hôpital satellite, au contraire, traite une variété de patient.e.s dans divers départements. Il faudra faire le tour de la Planète avant de démontrer qu’une infirmière spécialiste est PLUS COMPÉTENTE qu’une infirmière généraliste.

  1. VitalitéNB se propose de faire éventuellement une ÉTUDE des soins dans la région de Restigouche-Ouest. Elle s’acharne à couper d’autres services avant même de lancer cette étude. Il est logique de croire que cette étude servira à JUSTIFIER la politique de VitalitéNB plutôt qu’à RÉORGANISER la nature et la livraison des soins dans cette région. VitalitéNB propose une réflection après coup, traduisant clairement son intention d’accélérer la CENTRALISATION de services dans les hôpitaux régionaux AU DÉTRIMENT des hôpitaux satellites.

  1. VitalitéNB évite de consulter le personnel médical en place, surtout les médecins et les infirmières. Lorsque VitalitéNB rencontre d’autres membres de la communauté, son but n’est pas d’écouter et de prendre en considération leurs suggestions et leurs doléances, mais de se servir de ces personnes pour véhiculer au reste de la communauté son ENTÊTEMENT.

  1. Malgré ses compétences en administration publique et en comptabilité, M. Gilles Lanteigne, pdg de VitalitéNB, évite toujours de soumettre au public les explications et les JUSTIFICATIONS COMPTABLES des décisions de VitalitéNB. Pourtant, il dit les posséder et qu’elles lui permettent de procéder à une métamorphose du service d’oncologie en toute quiétude. Cette retenue de sa part augmente d’un cran la TENSION POPULAIRE contre VitalitéNB et leurs SOUPÇONS quant à ses intentions véritables.

  1. D’un côté, VitalitéNB poursuit des buts louables et acceptés partout dans la province. D’un autre côté, elle pose des gestes qui semblent aller à l’encontre de ces buts, comme si ces buts n’étaient que des voeux pieux. VitalitéNB emprunte à la Colombie-Britannique des normes de qualité de service en oncologie. Si ces normes ne sont appliquées que dans la région de Restigouche-Ouest, donc nulle part ailleurs, il est évident que c’est un GESTE DISCRIMINATOIRE, une INIQUITÉ inacceptable.

  1. VitalitéNB veut éviter d’attribuer à l’HDSJSQ un STATUT PARTICULIER de crainte que d’autres institutions hospitalières en fassent autant. Un rapide coup d’oeil aux autres institutions hospitalières francophones et anglophones démontre sans contredit qu’il existe autant de statuts particuliers que d’institutions (Tableau 2).
Tableau 2. Le nombre de services offerts dans les
Centres de santé anglophones du NB
  1. Par ailleurs, VitalitéNB interprète ledit «statut particulier» comme un PRIVILÈGE, à tort. Il s’agit plutôt de SERVICES ESSENTIELS ET INCONTOURNABLES pour la protection de la population. Ce n’est pas une gâterie. La population connaît depuis des générations les DANGERS associés au fait de vivre éloignée des grands centres qui, de plus en plus, cherchent à s’approprier des services publics pour faire de soi-disant économies d’échelle bien avant d’assurer à cette population éloignée les services fondamentaux auxquels elle a droit.

  1. Ce n’est pas d’hier que la région de Restigouche-Ouest doit se rendre à Campbellton et à Edmundston pour s’enquérir de services privés et publics. Ce n’est pas demain la veille non plus que cette pratique cessera. On vise à réduire ces voyages au minimum. La population est inquiète et choquée des décisions de VitalitéNB parce qu’elles mettent EN PÉRIL leur sécurité élémentaire sans réfléchir à des ALTERNATIVES plus raisonnables. Pourquoi ne pas offrir localement ce qui peut l’être souvent à un moindre coût et surtout pour diminuer les dangers associés au transport routier?

  1. La détermination de VitalitéNB est telle qu’il est clair que son objectif est de protéger bec et ongles les hôpitaux régionaux avant tout. Personne ne doute de cette motivation. Dans une certaine mesure, c'est compréhensible. Mais, pour ENGRAISSER les hôpitaux régionaux, a-t-on besoin d'AMAIGRIR les hôpitaux satellites? Le MSNB va faire des économies en REFILANT LA FACTURE AUX PATIENT.E.S qui vivent en région éloignée.

  1. L’objectif du présent document est justement de réduire les risques associés aux consultations dans les hôpitaux régionaux en offrant des services de support à l’HDSJSQ. Il ne faut pas se surprendre si certains jugeront qu’il s’agit en fait de retourner quelques années en arrière et rétablir des services qui existaient avant ces réductions de services.

  1. Ce document vise aussi à forcer VitalitéNB à consulter le personnel médical de l’HDSJSQ et d’autres intervenants communautaires afin de trouver des solutions plus acceptables et plus écologiques que celles qu’elle IMPOSE les yeux et les poings fermés. Le Nouveau-Brunswick est une société démocratique et non une république de bananes...
2. Un programme de Prévention-Santé
Ailleurs au NB, on retrouve des efforts louables afin de prévenir les blessures, les accidents, les maladies, la malbouffe et autres. Nous croyons qu’un tel programme devrait exister à l’HDSJSQ.  Voici quelques objectifs de base d’un tel programme.

  1. Un programme offrant un ensemble d’ACTIVITÉS et de SERVICES destinés à PRÉVENIR les maladies, les accidents et les comportements à risque par le biais de l’éducation populaire.

  1. Un programme axé sur la PRÉVENTION plutôt que sur la GUÉRISON : une stratégie appliquée en aval plutôt qu’en amont.

  1. Un programme qui fait appel à une multitude de PARTENAIRES dans des environnements aussi divers que l’école, l’industrie, les commerces, les groupes sociaux, les associations sportives, la municipalité et autres.

  1. Un programme visant à ÉDUQUER la population quant aux facteurs qui peuvent polluer l’environnement naturel et ralentir le développement social tels que l’arrosage des forêts, l’abus des drogues, la pollution des eaux, la protection de la faune et de la flore, la gestion des forêts, la nutrition, la gériatrie et autres.

  1. Un programme offrant des sessions de FORMATION et d’INFORMATIONS, des conférences, des conférenciers-experts et un site Internet (Facebook) permettant à la population de suivre pas à pas les activités de ce programme.

  1. Un programme dirigé par une INFIRMIÈRE ou toute autre personne apte à diriger ce programme en collaboration avec le personnel de l’HDSJSQ et avec les employé.e.s des autres ministères qui ont pied à terre dans la région.

  1. Ce programme de développement communautaire n’est pas une nouvelle invention, puisqu’il EXISTE DÉJÀ ailleurs sous diverses formes dans des institutions du MSNB.
3. Les suivis
Un grand nombre de patient.e.s rencontrent des médecins spécialistes dans les hôpitaux régionaux, surtout pour des chirurgies. Par la suite, ces patient.e.s nécessitent un suivi. Lorsqu’il serait approprié, ces patient.e.s pourraient être suivi.e.s à l’hôpital satellite.

Certains de ces suivis pourraient être faits à l’hôpital satellite afin :
1)      d’éviter des VOYAGES INUTILES aux patient.e.s;
2)      de leur éviter des DÉPENSES SUPPLÉMENTAIRES;
3)      d’éviter D’ENGORGER inutilement la charge de travail des médecins spécialistes à l’hôpital régional et;
4)      de RÉDUIRE les dépenses du MSNB.

Ce PARTAGE DES SUIVIS entre l’hôpital régional et l’HDSJSQ serait surtout souhaitable dans les cas suivants : la physiothérapie, l’ergothérapie, l’oncologie, la psychologie, l’accouchement, la cardiologie, la thérapie respiratoire et autres.

Il peut paraître étonnant que cette suggestion sous-entende que l’hôpital régional peut TIRER PROFIT d’un tel partage de responsabilités, alors que VitalitéNB préfère en arriver à une centralisation complète de nombreux services. C’est, en définitive, une MESURE DITE GAGNANT-GAGNANT, mais toujours dans l’esprit de mieux servir la population en évitant une flambée des coûts pour les patient.e.s et le MSNB.

Ces suivis sont d’autant plus faciles à faire qu’il existe à l’HDSJSQ une salle de vidéoconférence moderne et interactive qui permet, par exemple, à un médecin spécialiste à l’hôpital régional de communiquer avec l’infirmière, le médecin de famille et le patient à l’hôpital satellite et de s’assurer du bon déroulement du suivi.

C’est pour le moins étonnant que les hôpitaux satellites vivent un PARTENARIAT QUOTIDIEN avec les hôpitaux régionaux quant à l’exécution de tâches et de soins aux patients, mais, lorsqu’il s’agit de mieux planifier ce partenariat, on laisse à VitalitéNB seule l’initiative de cette planification. CEUX QUI DÉCIDENT NE SONT PAS LES MÊMES QUE CEUX QUI EXÉCUTENT. 

C’est étonnant de constater que VitalitéNB ne soit pas la première à promouvoir cette suggestion qui éviterait une multitude d’inconvénients sérieux. Ce qui surprend davantage, c’est que DE TELS SUIVIS SE FONT DÉJÀ AILLEURS, pas seulement en Californie, mais au NB dans des hôpitaux et des centres de santé autant anglophones que francophones!!!
4. La formation du personnel médical
En éliminant des services dans un hôpital, n’importe quel hôpital, on élimine des situations et des problématiques qui servent à motiver le personnel médical à continuer leur formation acquise en milieu universitaire. On parle ainsi de formation en cours d’emploi.

Le simple bon sens suffit à réaliser que, en réduisant les occasions d’apprentissage dans un hôpital, ON VA DIMINUER LA QUALITÉ DES SOINS QUI EST DÉPENDANTE DE LA FORMATION ET DES HABILETÉS DU PERSONNEL MÉDICAL. Qui d’entre nous ne comprend pas cette vérité de La Palice?

VitalitéNB se sert justement de ces coupures pour que le personnel finisse par ne plus être familier avec diverses procédures et soins médicaux. C’est une STRATÉGIE qu’elle croit faire passer comme une lettre à la poste. 

VitalitéNB met donc CONSCIEMMENT la population en danger en privant le personnel médical d’occasions d’apprentissage pour arriver à son objectif ultime de centraliser le plus grand nombre de services en croyant que ce sera plus économique ainsi. 

Le concept de centralisation traîne à la remorque un autre concept moderne qui pourrait bien être nuisible dans les institutions publiques. En tous cas, dans des entreprises privées et dans l’industrie en général, on fait des pieds et des mains pour éviter qu’il s’infiltre entre ses murs. Quel est ce concept? LA SPÉCIALISATION DES TÂCHES.

En se spécialisant, un.e employé.e SE PRIVE d’apprendre d’autres tâches qui pourraient rehausser de façon significative son niveau d’habileté général. C’est surtout important dans des institutions sociales où l’intérêt est placé sur L’ÊTRE HUMAIN. Comme nous savons qu’il est complexe, il faut prendre des mesures pour en connaître toutes les facettes. Et, lorsqu’on croit l’avoir compris, on réalise qu’il est encore plus compliqué qu’on le croyait...

La MATIÈRE DE BASE d’un hôpital, c’est l’être humain. Il semble donc logique qu’une infirmière GÉNÉRALISTE devient de plus en plus efficace avec la pratique qu’une infirmière SPÉCIALISTE familière avec quelques tâches répétitives.

Une infirmière spécialiste qui travaille quelques années dans un recoin de l’hôpital S’ENLISE peu à peu dans un état d’IGNORANCE qui l’amènera forcément à ne plus être capable de traiter des patient.e.s dans un autre secteur sans une période de recyclage et de ré-apprentissage.

VitalitéNB PRIVILÉGIE la spécialisation des tâches chez le personnel infirmier dans les hôpitaux régionaux: ça semble évident. À court terme, c’est économique pour l’hôpital et sécurisant pour l’infirmière qui se contente d’exécuter quelques tâches : tâches vite apprises, vite appliquées. À moyen et à long terme, cette manière de travailler débouchera sur des problématiques humaines et systémiques dont les coûts seront hors du contrôle de l’hôpital et du MSNB. 

Les hôpitaux de petite taille comme l'HDSJSQ s’appuient plutôt sur des infirmières généralistes. Les infirmières y acquièrent une FORMATION ECCLECTIQUE, GÉNÉRALE. Qui de nous n’a jamais entendu dire que certaines infirmières expérimentées sont aussi compétentes que les médecins? C’est à l’avantage de la population, à ne pas en douter.

Ce qui est par-dessus tout DÉCEVANT de la part de VitalitéNB, c’est qu’on laisse croire que puisqu’il y a un nombre restreint de patients pour un service, les infirmières sont payées à ne rien faire le reste du temps. Ben voyons donc! Les infirmières généralistes papillonnent d’un service à l’autre. C’EST PLUTÔT LE CAS DES INFIRMIÈRES SPÉCIALISTES qui ne changent pas de service ou de département lorsqu’aucun patient ne se présente.

En conclusion, une infirmière peut dans le confort de son salon suivre des cours en ligne. À l’HDSJSQ, il existe une SALLE DE VIDÉOCONFÉRENCE MODERNE qui permet d’en faire autant.

Cette décision d'empêcher le personnel médical de l'HDSJSQ d'améliorer leur formation en oncologie n'est pas seulement inappropriée et non productive, mais carrément offensante pour des professionnelles de la santé dont le rendement dépend de leur formation continue en cours d'emploi. C'est inconcevable que VitalitéNB ait pris une décision qui risquerait de faire dresser les cheveux sur la tête d'un magistrat.
5. Un PPP (Projet-Public-Privé)
Il est possible que des médecins de la région soient intéressés à offrir un service médical quelconque à leur bureau privé, lorsque l’HDSJSQ décide de ne pas l’offrir pour des quelconques raisons. Ce pourrait être le cas, par exemple, de l’imagerie médicale (échographie) et de l’endoscopie, pour ne citer que ces deux exemples. 

Les médecins qui offrent à leur bureau de tels services vivent, généralement, dans les grands centres et leurs clientèle doit débourser de leur poche pour recevoir le service. Il faut donc un bassin de population important pour que ce service soit rentable.

Certes, il reste à savoir si VitalitéNB est disposée à payer ces médecins pour leur service plutôt que le patient ou la patiente. Cette mesure est plutôt considérée comme in extremis. Il reste aussi à déterminer lequel ou lesquels de ces services seraient publics, privés ou sous forme de PPP.

En région éloignée, il faut être inventif et créer des façons d’opérer un hôpital qui peuvent différer de l’hôpital d’un grand centre ou près d’un milieu urbain. Ils sont plusieurs à craindre pour la survie de l'HDSJSQ, si l'on décidait de culbuter un service hospitalier dans un cabinet privé de médecin.
6. La route 17 : un long cimetière en puissance

Si la population de Restigouche-Ouest s’oppose avec autant de conviction à toute coupure de service à l’HDSJSQ, c’est avant tout pour réduire au minimum les VOYAGES aux hôpitaux régionaux et éviter, en bout de ligne, que la route 17 ne devienne un long cimetière...

Les villages situés entre Menneval et Saint-Quentin sont parmi les plus élevés dans la région atlantique, soit plus de 350 mètres au-dessus du niveau de la mer. Bien que Restigouche-Ouest ne soit pas les alpes autrichiennes, la saison hivernale est plus longue que partout ailleurs et occasionne une MÉTÉO qui comporte sa large part de CAPRICES et de RISQUES.

Qui dit DISTANCE à parcourir, dit TEMPS à parcourir. Cette distance de 100km de part et d’autre de Saint-Quentin et de Kedgwick peut bien être mortelle lorsqu’il s’agit du transport URGENT d’un.e patient.e. Lorsque les secondes comptent, les minutes sont longues...
7. Des questions à répondre par VitalitéNB
  1. Comment explique-t-on que des hôpitaux satellites situés à une DISTANCE ÉQUIVALENTE de leur hôpital régional à celui de l'HDSJSQ ont conservé leurs services, tandis que l'HDSJSQ a perdu plus de 15 de ses services?

  1. Comment explique-t-on que des hôpitaux satellites situés à une DISTANCE MOINS GRANDE de leur hôpital régional à celui de l'HDSJSQ ont conservé leurs services, tandis que l'HDSJSQ a perdu plus de 15 de ses services?

  1. La centralisation des services de santé semble basée sur LA DENSITÉ DE LA POPULATION et non sur la SÉCURITÉ DE LA POPULATION. Ainsi, la population francophone, moins nombreuse, est désavantagée par rapport à la population anglophone.

  1. En comparant les petits hôpitaux francophones aux petits hôpitaux anglophones, on pourrait croire qu’il existe UNE POLITIQUE DE DEUX POIDS DEUX MESURES. Tout porte à croire que les francophones voyagent en classe économique et les anglophones, en classe affaire...sur le même avion.

  1. La centralisation est avantageuse lorSqu’elle permet D’AJOUTER DES SERVICES qui ne pourraient exister autrement. Dans ce cas-ci, on souhaite grossir la clientèle d’un hôpital régional en ÉLIMINANT UN SERVICE EXISTANT sans faire la démonstration qu’il y a des économies à faire.

    1. La centralisation vise à réaliser des économies, à diminuer les dépenses. En fait, le Gouvernement économisera EN REFILANT LA FACTURE AUX PATIENT.E.S qui devront débourser de leur poche pour obtenir un service. Il est crucial de réaliser que le Gouvernement impose ainsi un TICKET MODÉRATEUR pour un service de santé. Et qui plus est, le montant de ce ticket modérateur est plus élevé pour les francophones que les anglophones. Lorsqu’on a déjà voulu imposer un ticket modérateur universel, le gouvernement du NB s’est buté à un tollé de protestations, surtout du Fédéral et des cours de justice. LA CENTRALISATION ENTRAÎNE-T-ELLE UN TICKET MODÉRATEUR DÉGUISÉ?

  1. Toutes les régions éloignées du Canada PEINENT À DÉNICHER ET È RETENIR LEURS MÉDECINS. En amputant un petit hôpital de ses services, cette tâche devient impossible à réaliser. C’est à se demander si le Gouvernement du NB ne cherche tout simplement pas à mettre la clé sur la porte des petits hôpitaux en décourageant les médecins à s’établir en région.

  1. Si le Gouvernement du NB cherche par tous les moyens à faire des économies dans la livraison des soins de santé, il devrait démontrer quel est au juste le montant de ces économies. Il y a a donc UNE NECESSITÉ DE TRANSPARENCE qui est absente du discours politique.

  1. La centralisation du service à un hôpital régional vise aussi à affecter une INFIRMIÈRE SPÉCIALISTE à ce groupe de patient.e.s. Dans les petits hôpitaux, des INFIRMIÈRES GÉNÉRALISTES offrent présentement ce service. Rien ne prouve que ce service est ainsi amélioré.

  1. La centralisation d’un service de santé ÉLOIGNE les patients de leur communauté. Dans les hôpitaux régionaux, les patients sont traités davantage comme des MALADES plutôt que comme des PERSONNES. L’infirmière chargée du service d’oncologie, par exemple, qui connaît le milieu familial du patient est nettement avantagée par comparaison à une infirmière étrangère au milieu familial du patient, et pas à peu près non plus.

  1. Les infirmières dans les petits hôpitaux poursuivent leur FORMATION EN COURS D’EMPLOI aussi aisément que celles dans les hôpitaux régionaux. Les nouvelles technologies ont littéralement fait DISPARAÎTRE les distances entre elles et les grands centres de formation, en plus D’UNIVERSALISER cette formation. La qualité de formation des infirmières dans les petits hôpitaux équivaut celle dans les grands hôpitaux, et pourrait fort bien la surpasser dans bien des cas.

  1. Certains services ne sont pas aussi SPÉCIALISÉS qu’un service de chirurgie qui nécessite un médecin-chirurgien et des services de soutien élaborés et dispendieux. Ils ne relèvent pas de la magie! Une infirmière régulière peut se perfectionner dans un tel domaine en peu de temps. Et qui plus est, le patient n’a souvent pas besoin d’être hospitalisé et retourne chez-lui après quelques heures. Est-ce raisonnable de lui faire parcourir de longues distances et de lui occasionner des dépenses importantes pour un service de courte durée et peu spécialisé?

  1. Le Gouvernement du NB a offert les services d’une infirmière itinérante, l’INFIRMIÈRE VOLANTE, pour les patients atteints de cancer et vivants dans les communautés éloignées. Ce service remplacerait le service existant. Faut-il se surprendre que dans ces régions éloignées on a trouvé cette mesure carrément RIDICULE? Ça démontre clairement que le Gouvernement n’a en tête qu’un seul objectif ultime : ÉLIMINER LES PETITS HÔPITAUX EN LES AMPUTANT UN SERVICE À LA FOIS.

  1. Nul besoin d’un doctorat en commerce ou dans les finances pour constater que l’économie de la région de Saint-Quentin est en FORTE PROGRESSION depuis plusieurs années. On manque même de main-d’oeuvre tellement les projets abondent. Comment explique-t-on qu’un ministère encourage ce progrès alors qu’un autre ministère du même gouvernement n’en tienne pas compte? La main droite ignore-t-elle ce que fait la main gauche...?

  1. La région de Saint-Quentin-Kedgwick comporte une similitude étonnante avec la vie sur une île éloignée de la terre ferme. Les distances à parcourir pour se rendre à un hôpital régional, autant du côté ouest que du côté est, est importante et comporte des risques imminents en toutes saisons. Il y a donc une nécessité absolue pour cette région d’obtenir UN STATUT PARTICULIER pour dépendre le moins possible de ces grands hôpitaux. Depuis longtemps on espère que le Gouvernement du NB GARANTISSE À CETTE POPULATION UN ÉVENTAIL DE SERVICES ESSENTIELS afin d’éviter de mettre à risque inutilement la santé des résidents de cette population. Cette définition occasionnerait des dépenses supplémentaires qui pourraient bien ne pas être aussi importantes ou extravagantes qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas vrai que la santé n’a pas de prix : elle a un prix véritable. Mais, est-il inabordable, voire inacceptable dans le cadre d’une philosophie de centralisation?
8. Le développement économique de Restigouche-Ouest
Un texte de Leopold Ouellet & Donald Long

La grande région s’étendant de Menneval à la Ville de Saint-Quentin est située sur les grands plateaux de la rivière patrimoine de la Restigouche, une richesse fort réputée.

D’après le Recensement du Canada en 2016 la population de Restigouche-Ouest se distribue comme suit :

Tableau 1. Population de Meneval à la Ville de Saint-Quentin
en date du 1er mai 2016  par collectivité.

Dans la Ville de Saint-Quentin et dans les deux districts de services locaux, on trouve  près de 400 entreprises, 80 organismes à sans but lucratif (OSBL) et deux églises. Le cadastre de Saint-Quentin comprend 600 terres agricoles et forestières privées. 
Au moins sept moteurs économiques font que les communautés de la région sont EN PLEIN ESSOR ÉCONOMIQUE. Les principaux sont les suivants :

(1)   La foresterie et ses scieries et usines (e.g. Groupe Savoie avec 600 employé.e.s & North American Forest Products, Irving Inc., de nombreux sous-traitants) ;
(2)   L’acériculture et ses 40 usines (400 employé.e.s) ;
(3)   L’agriculture (600 terres agricoles & forestières, deux producteurs laitiers) ;
(4)   Les  services de haute gamme (e.g. métallurgie, soudure);
(5)   Le transport routier ;
(6)   Les commerces ;
(7)   Les services publics

Les industries forestières et acéricoles se sont développées de façon étonnante ces dernières années. En même temps que la population constate cette progression dans leur économie, le gouvernement du NB s’acharme à diminuer ses services publics. Un paradoxe qui choque.


Les perspectives d’avenir prévues par les fonctionnaires de Fredericton ne concordent pas du tout avec celles que la population de Restigouche-Ouest vit chaque jour. À vous de deviner qui est le plus réaliste des deux...
9. Conclusion
VitalitéNB entend faire la SOURDE OREILLE et faire fie des DOLÉANCES de la population de Restigouche-Ouest. Soit. Ce que VitalitéNB n’a pas encore réalisé, c’est que la GROGNE dans cette région ne s’estompe pas, bien au contraire.

Cette grogne s’est intensifiée surtout lorsque la population a pris conscience que les arguments avancés par M. Gilles Lanteigne, pdg de VitalitéNB, étaient plutôt évasives qu'explicatives.

Il est de plus en plus évident que cette affaire deviendra un ENJEU aux prochaines élections provinciales cet automne. Le présent document vise justement à donner à la population un CADRE DE RÉFÉRENCE sur lequel s’appuyer pour interpeller les candidats à cette élection tous partis confondus, si on le juge approprié. Ils ne pourront rester en marge de cette affaire indéfiniment. Un jour ou l’autre, ils devront se prononcer sur le sujet.

L’expérience des derniers mois nous a permis de mieux comprendre la dynamique qui se cache derrière cette litanie de coupures à l’HDSJSQ qui a débuté en 1992. Les promesses faites à la population à cette époque se sont avérées des «promesses de politicien.ne.s»... Ces politicien.ne.s devront maintenant mettre les bouchées doubles pour regagner la confiance de la population. C’est une pente raide à remonter...

Le concept de centralisation est LA MÈRE DE TOUS LES MAUX qui affligent l’HDSJSQ et, du même souffle, tout hôpital satellite. L’idée derrière la centralisation, c’est de faire des ÉCONOMIES D’ÉCHELLE. Plus on concentre la clientèle en un seul endroit, plus on fait des économies. C’est peut-être vrai du côté du ministère de la Santé. Cependant, ça ne l’est pas du côté de la population à qui l’on REFILE la facture. Par conséquent, plus on demeure loin d’un hôpital régional, plus on doit dépenser pour recevoir le même service que celui qui demeure tout près. Il y a donc une iniquité indéniable.

VitalitéNB refuse de protéger et de maintenir des services essentiels à l’HDSJSQ sous prétexte que d’autres institutions dans son réseau en profitent pour exiger une telle protection. Force est de réaliser que toutes ces institutions ont un CARACTÈRE INDIVIDUEL et qu’on ne peut prétendre qu’elles font toutes partie d’une seule catégorie. Le nombre de services offerts à chacune de ces institutions varie de l’une à l’autre. 

Nous soupçonnons une CONCEPTION tordue qui sous-tend le concept de centralisation. On semble croire, à tort ou à raison, que nos hôpitaux régionaux offrent des services de qualité supérieure, avec plus d’efficacité et à moindre coût que l’hôpital satellite de moindre envergure. C’est vrai pour des services spécialisés qu’on ne retrouve qu’à l’hôpital régional. Pour ces services, la centralisation est SOUHAITABLE : c’est une vérité de La Palice que personne ne met en doute.

Là où les opinions DIVERGENT, c’est sur la qualité des services médicaux et infirmiers dans les hôpitaux satellites. Jusqu’à preuve du contraire, les services offerts dans les hôpitaux satellites pourraient bien rivaliser avec ceux de l’hôpital régional. On voit bien que VitalitéNB veut que les spécialistes ne manquent pas de clients et qu’il faut tout faire pour leur PAVER LA ROUTE, donc d’éliminer tous les OBSTACLES agaçants dans leur pratique. Ce n’est pas demain la veille que VitalitéNB va exiger des spécialistes de faire la tournée hebdomadaire des hôpitaux satellites : c’est compréhensible. 

Cependant, avec l’avènement des nouvelles TECHNOLOGIES, il est possible que les suivis, par exemple, puissent être faits en PARTENARIAT avec les hôpitaux satellites à la satisfaction des spécialistes. Cette technologie sert DÉJÀ dans des les petites installations classées comme «centres de santé», à plus forte raison dans les hôpitaux de grande taille. VitalitéNB ne peut tout de même refuter cette suggestion SOUS PRÉTEXTE qu’elle entraînerait une pluie de demandes d’autres institutions : cette technologie fait déjà partie du travail quotidien du personnel hospitalier du NB.

VitalitéNB a commis une erreur déconcertante en rehaussant pour l’HDSJSQ et pour l’Hôpital de Grand-Sault les normes de qualité pour le service d’oncologie. Puisque VitalitéNB N’A PAS ÉTENDU CES NORMES aux autres institutions de son réseau, il y a là une autre inéquité injuste.

Pour s’assurer que le personnel hospitalier de ces deux hôpitaux satellites ne puissent pas éventuellement traiter les patient.e.s atteint.e.s de cancer, VitalitéNB le PRIVE d’une formation qu’elle donne ailleurs. Nous mettons cette autre iniquité sur la pile...

D’une iniquité à l’autre, il est compréhensible que la population de Restigouche-Ouest soit furieuse et qu’elle ne décolère pas. 

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