L'état lamentable de la route 17
«La route 17 est dans un état lamentable»,
d’après Léopold Ouellet.
(Un texte de M. Jean-François Boivert de
l’Acadie Nouvelle)
(Jean-François Boisvert, L'Acadie Nouvelle)
Un ancien président de la Chambre
de commerce de Saint-Quentin déplore l’état de la route 17, lien vital entre le
Restigouche-Ouest et les régions du Madawaska et du Restigouche-Centre.
(Léopold Ouellet)
Depuis quelques semaines, Léopold
Ouellet, de Saint-Quentin, a repris son bâton de pèlerin. Autrefois très
impliqué dans le développement économique de sa communauté, il poursuit une
nouvelle quête: faire de la route 17 – l’axe routier principal du
RestigoucheOuest long de plus de 150 km – une route adéquate à la circulation,
et ce, d’un bout à l’autre.
«Et tant qu’utilisateur, je crois
n’avoir jamais vu la route dans une aussi mauvaise condition», confie-t-il.
Depuis quelques semaines, M. Ouellet est très actif dans ce dossier, allant
jusqu’à fonder une page Facebook:
Dans une vidéo publiée sur ce site,
on peut d’ailleurs voir un entrepreneur local, Daniel Chouinard, parcourir un
tronçon particulièrement abîmé de la route entre Saint-Quentin et
Saint-Léonard.
«Ça vaut le visionnement. Ça en dit
beaucoup sur l’état lamentable de notre route», souligne M. Ouellet.
Fondamentalement. ce qu’il
recherche, c’est une infrastructure correspondant à une route collectrice tel
que reconnue par le réseau des routes nationales. Mais voilà, ces standards
seraient loin d’être atteints selon M. Ouellet. Il maintient que plus de la
moitié de la 17 ne serait pas conforme aux normes.
«J’ai 72 ans et jamais on a eu une
route décente entre Tide Head et Saint-Léonard. Elle n’a jamais respecté les
normes. On améliore de petits segments ici et là, mais ça prend certainement
plus que de simples travaux d’asphaltage. À bien des endroits, c’est la
structure de la route qui doit être revue de fond en comble», exprime-t-il.
Selon lui, l’infrastructure de la
route 17 est à ce point déficiente par endroit qu’elle aurait besoin d’une
importante mise à niveau.
«Ça dure depuis des années et ça va
audelà de l’asphaltage. En rajouter une couche par-dessus le tas, ce n’est
qu’une solution temporaire», croit-il.
Le problème actuellement selon lui,
c’est qu’en plus de ne pas respecter les standards promis, l’état actuel de la
route 17 est carrément pitoyable sur sa majorité, mis à part quelques rares
segments rafistolés ici et là au cours des années.
Selon M. Ouellet, la piètre qualité
de la route 17 constitue un désavantage important au développement économique,
touristique et social du Restigouche-Ouest.
«On est une petite région dynamique
et ce problème récurrent de la qualité de nos routes nuit à notre
développement. Une route 17 avec des nids de poules épouvantables donne une
très mauvaise image de notre région et de son potentiel. Ce n’est certainement
pas ça qui va convaincre les gens de venir visiter, travailler ou s’installer
ici», dit-il.
À l’heure où les services
hospitaliers font l’objet de compressions, que les patients de la région sont
invités à se diriger de plus en plus vers Edmundston ou Campbellton pour
obtenir des soins et où les délais de services ambulanciers ne cessent de faire
la manchette, M. Ouellet estime qu’il est doublement inquiétant de voir tout ce
beau monde emprunter une route dangereuse.
«Je ne veux pas qu’on répare la
route 17 pour nous enlever des soins de santé, loin de là. Mais c’est important
tout de même de pouvoir entrer et sortir de sa région en sécurité»,
estime-t-il.
Son message au gouvernement est
simple: il est temps d’investir massivement dans cet axe routier. En 2018, cinq projets de réfections
sont prévus sur la route 17 pour un budget de 11 millions $, ce qui représente
l’asphaltage d’environ 33 km. Mais c’est toujours trop peu pour M. Ouellet.
«À bien des endroits, ça prend
beaucoup plus que de l’asphaltage. Il faut des travaux majeurs pour carrément
remettre la route en bon état», lance M. Ouellet.
Grand utilisateur de la route 17
puisque député de Restigouche-Ouest, le ministre Gilles LePage connaît bien
l’importance de cet axe routier tout comme ses besoins.
«Et c’est vrai, comme le dit M.
Ouellet, il y a des sections dangereuses, je le constate chaque semaine. Je
comprends très bien les frustrations des usagers qui empruntent cette route»,
confie-t-il, notant tout de même qu’au cours des dernières années, plusieurs
millions été investis pour remettre la route 17 en état, surtout entre Tide
Head et Saint-Jean-Baptiste».
«Il reste malgré tout beaucoup à
faire dans ce secteur, et c’est encore plus vrai entre Saint-Quentin et
Saint-Léonard. On essaye d’en faire le plus possible d’année en année, un bout
à la fois», souligne le ministre, avouant que cette route a été négligée au
cours des années antérieures.
«Tellement que même si on fait
beaucoup pour la ramener, nos efforts ne paraissent pas toujours», dit le
ministre.
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