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lundi 5 mars 2018

La route 17

L'état lamentable de la route 17

«La route 17 est dans un état lamentable», d’après Léopold Ouellet.
(Un texte de M. Jean-François Boivert de l’Acadie Nouvelle)
 
(Jean-François Boisvert, L'Acadie Nouvelle)
Un ancien président de la Chambre de commerce de Saint-Quentin déplore l’état de la route 17, lien vital entre le Restigouche-Ouest et les régions du Madawaska et du Restigouche-Centre.
 
(Léopold Ouellet)
Depuis quelques semaines, Léopold Ouellet, de Saint-Quentin, a repris son bâton de pèlerin. Autrefois très impliqué dans le développement économique de sa communauté, il poursuit une nouvelle quête: faire de la route 17 – l’axe routier principal du RestigoucheOuest long de plus de 150 km – une route adéquate à la circulation, et ce, d’un bout à l’autre.

«Et tant qu’utilisateur, je crois n’avoir jamais vu la route dans une aussi mauvaise condition», confie-t-il. Depuis quelques semaines, M. Ouellet est très actif dans ce dossier, allant jusqu’à fonder une page Facebook:

Dans une vidéo publiée sur ce site, on peut d’ailleurs voir un entrepreneur local, Daniel Chouinard, parcourir un tronçon particulièrement abîmé de la route entre Saint-Quentin et Saint-Léonard.

«Ça vaut le visionnement. Ça en dit beaucoup sur l’état lamentable de notre route», souligne M. Ouellet.

Fondamentalement. ce qu’il recherche, c’est une infrastructure correspondant à une route collectrice tel que reconnue par le réseau des routes nationales. Mais voilà, ces standards seraient loin d’être atteints selon M. Ouellet. Il maintient que plus de la moitié de la 17 ne serait pas conforme aux normes.

«J’ai 72 ans et jamais on a eu une route décente entre Tide Head et Saint-Léonard. Elle n’a jamais respecté les normes. On améliore de petits segments ici et là, mais ça prend certainement plus que de simples travaux d’asphaltage. À bien des endroits, c’est la structure de la route qui doit être revue de fond en comble», exprime-t-il.

Selon lui, l’infrastructure de la route 17 est à ce point déficiente par endroit qu’elle aurait besoin d’une importante mise à niveau.

«Ça dure depuis des années et ça va audelà de l’asphaltage. En rajouter une couche par-dessus le tas, ce n’est qu’une solution temporaire», croit-il.

Le problème actuellement selon lui, c’est qu’en plus de ne pas respecter les standards promis, l’état actuel de la route 17 est carrément pitoyable sur sa majorité, mis à part quelques rares segments rafistolés ici et là au cours des années.

Selon M. Ouellet, la piètre qualité de la route 17 constitue un désavantage important au développement économique, touristique et social du Restigouche-Ouest.

«On est une petite région dynamique et ce problème récurrent de la qualité de nos routes nuit à notre développement. Une route 17 avec des nids de poules épouvantables donne une très mauvaise image de notre région et de son potentiel. Ce n’est certainement pas ça qui va convaincre les gens de venir visiter, travailler ou s’installer ici», dit-il.

À l’heure où les services hospitaliers font l’objet de compressions, que les patients de la région sont invités à se diriger de plus en plus vers Edmundston ou Campbellton pour obtenir des soins et où les délais de services ambulanciers ne cessent de faire la manchette, M. Ouellet estime qu’il est doublement inquiétant de voir tout ce beau monde emprunter une route dangereuse.

«Je ne veux pas qu’on répare la route 17 pour nous enlever des soins de santé, loin de là. Mais c’est important tout de même de pouvoir entrer et sortir de sa région en sécurité», estime-t-il.

Son message au gouvernement est simple: il est temps d’investir massivement dans cet axe routier. En 2018, cinq projets de réfections sont prévus sur la route 17 pour un budget de 11 millions $, ce qui représente l’asphaltage d’environ 33 km. Mais c’est toujours trop peu pour M. Ouellet.

«À bien des endroits, ça prend beaucoup plus que de l’asphaltage. Il faut des travaux majeurs pour carrément remettre la route en bon état», lance M. Ouellet.

Grand utilisateur de la route 17 puisque député de Restigouche-Ouest, le ministre Gilles LePage connaît bien l’importance de cet axe routier tout comme ses besoins.

«Et c’est vrai, comme le dit M. Ouellet, il y a des sections dangereuses, je le constate chaque semaine. Je comprends très bien les frustrations des usagers qui empruntent cette route», confie-t-il, notant tout de même qu’au cours des dernières années, plusieurs millions été investis pour remettre la route 17 en état, surtout entre Tide Head et Saint-Jean-Baptiste».

«Il reste malgré tout beaucoup à faire dans ce secteur, et c’est encore plus vrai entre Saint-Quentin et Saint-Léonard. On essaye d’en faire le plus possible d’année en année, un bout à la fois», souligne le ministre, avouant que cette route a été négligée au cours des années antérieures.

«Tellement que même si on fait beaucoup pour la ramener, nos efforts ne paraissent pas toujours», dit le ministre.

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