En novembre dernier, j’ai relevé en quelques heures une iniquité dans les services médicaux entre les hôpitaux francos et et anglos. Ayant compris sur le champ que ces données pouvaient créer un remous, j’ai consulté deux collègues familiers avec la Charte canadienne des droits et libertés. J’ai évidemment avisé Mme St-Pierre-Somers de la tournure que mon intervention allait prendre. J’ai aussi compris que je venais de monter dans une galère...Oh! que oui.
Je savais dès lors que Restigouche ne possède pas les ressources financières et l’expertise pour étoffer cette iniquité. J’ai aussi poursuivi avec l’objectif d’alimenter la population de concepts qui se rattachent à une société de droit, en ne perdant jamais de vue que ce litige avec VitalitéNB n’allait pas se résoudre sur le territoire de Restigouche. Il fallait chercher ailleurs l’expertise nécessaire, auprès d’ÉgalitéNB. D’autres l’ont vite compris également.
ÉgalitéNB est un organisme qui possède les ressources voulues pour mener à terme ce débat. Ils publieront leurs conclusions en temps et lieu. Je suis convaincu qu’ils cherchent à démontrer que cette iniquité déborde la territoire de Restigouche et que d’autres régions francophones ont été contaminées de la sorte. Alphée Michaud a saisi du départ qu’on cherche à effacer le programme de «Chances égales» de Louis J. Robichaud : il a du flair.
Il y a d’autres aspects importants à cette affaire et il existe aussi divers moyens de pression que la population peut prendre pour signifier au gouvernement sa détermination et sa colère envers son attitude condescendante des derniers mois. De fait, Elaine Savoie, tu constates comme moi diverses initiatives fort louables. Ça contribue surtout à montrer au gouvernement que, assez c’est assez! Comme disent les Anglais : the buck stops right here! C’est crucial que la population resserre les coudes. Sans cela, VitalitéNB va rouler à pleine vitesse sur l’autoroute.
Mais voilà que les élections s’en viennent. Une occasion en or pour capter l’attention des politiciens. Nombreux seront ceux qui se contenteront de leurs entourloupettes. Pas moi! Ce n’est pas une affaire de politique, mais une affaire légale! C’est dans un tribunal qu’on doit se rendre pour entendre un Juge et non dans une salle paroissiale pour entendre un politicailleux qui craint de perdre sa lazyboy à l’Assemblée législative. Vous comprenez maintenant l’importance que j’accorde au rôle d’ÉgalitéNB.
Depuis 1975, une coupure de service n’attend pas l’autre. Ce carnage s’est accentué peu après lorsque les paiements de la peréquation ont fondu comme neige au soleil. Les provinces se sont rabattues immédiatement sur la centralisation pour économiser. Tu connais le reste de l’histoire, Elaine Savoie. L’HDSJSQ est devenu rachitique, moribond, prêt à devenir un gros Centre de santé.
Justement, qu’arrivera-t-il de l’HDSJSQ si VitalitéNB persiste dans son acharnement à engraisser Edmundston & Campbellton? Plusieurs rêvent d’un retour en arrière, d’autres d’un statut particulier, du maintien de services de base ou de services essentiels, alouette. Peu importe. Votre fils Félix a des droits constitutionnels irrévoquables que VitalitéNB écarte du revers de la main et révoque sans gêne. Les politiciens vont se protèger entre eux pour ne pas se contredire. Il n’y a que la Justice qui peut résoudre une injustice. Vous pouvez croire le contraire, mais ça m’est bien égal.
La réaction de la population que je crains le plus est la suivante : si VitalitéNB, pour contourner la période électorale, offre le statut quo, on va crier victoire sur tous les toits. Ce ne sera que partie remise. Après les élections, M. Lanteigne va reprendre le volant de son rouleau-compresseur et transformer des postes à temps plein en temps partiel. Ne le sous-estimez pas : c’est un fin renard! Son équipe sait fort bien quels sont les postes essentiels à éliminer pour réduire l’HDSJSQ à un centre de dépannage.
Les trois derniers mois m’ont montré sans équivoque qu’il faut une étude approfondie et indépendante des services de santé dans Restigouche avant d’amputer un autre service, et non après. M. Lanteigne a promis une étude. Il serait malhonnête de sa part de refuser que cette étude soit indépendante et qu’elle précède toute coupure jusqu’au rapport de l’expert.e. Nous parlons ici d’un délai de deux années. Jamais, M. Lanteigne ne va accepter une telle proposition! Quel serait le coût pour la municipalité, voire un.e citoyen.ne, de se présenter au tribunal afin d’obtenir son avis sur cette suggestion?
Votre fils Félix a besoin de services médicaux à courte distance et en tout temps. Une municipalité pourrait demander à la Cour qu’on oblige VitalitéNB à répondre à ses besoins. Félix pourrait justement constituer le leitmotiv pour une telle demande.
Chacun.e contribue selon ses moyens et ses habiletés pour supporter ce litige. Je vis à l’ère de la technologie depuis fort longtemps. Alors, Elaine Savoie, j’ai lancé une pétition en ligne plutôt qu’une pétition porte-à-porte. Je n’ai pas à vous énumérer les avantages et l’utilité des médias sociaux. Par ailleurs, tous mes textes sont en ligne et gratuits. J’ai vainement espéré que d’autres chroniqueurs en feraient autant.
Celles et ceux qui lisent mes messages peuvent aussi lirent entre mes lignes. Vous avez compris que je lance à tout vent des idées justement pour provoquer la discussion et faire avancer notre compréhension du sujet, la mienne avant tout. J’ai autant de formation médicale derrière la cravate que de formation dans l’élevage des kangourous de l’Australie. Inutile d’insister...
Merci de ton attention Elaine Savoie.
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