Proposition à la mairesse
Il y a
quelques semaines, je me suis laissé inspirer par le dévouement et la
détermination de la mairesse de Saint-Quentin, Nicole St-Pierre-Somers.
L’éventualité de la perte d’un autre service à l’HDSJSQ était imminente. Je lui
ai proposé d’étudier la situation. Jamais je n’ai espérer en arriver au
résultat du tableau que vous connaissez sûrement déjà et que Joanne Fortin, une
autre bénévole dévouée, peut vous expliquer avec plaisir.
J’ai aussi
fait part à Madame St-Pierre-Somers de commentaires afin de faire ressortir
divers aspects dudit tableau. Plutôt que de porter des accusations ou ou de
crier à l’injustice, je me limite à poser aux autorités gouvernementales des
questions pertinentes. Ce n’est pas à la population de la région à expliquer
les différences marquées, pour ne pas dire assommantes, entre des petits
hôpitaux anglophones et des petits hôpitaux francophnes quant à l’éventail de
services offerts dans ces institutions.
Ce n’est pas
d’hier qu’on demande un statut particulier pour l’HDSJSQ. Mais, c’est depuis
hier qu’il existe une raison sérieuse de plus de l’obtenir. Voici mes
commentaires.
1. Comment
explique-t-on que des hôpitaux en région situés à une distance
équivalente de leur hôpital régional ont conservé au fil du temps leurs
services et que celui de Saint-Quentin a perdu plus de 15 de ces services?
2. Comment
explique-t-on que des hôpitaux en région situés à une courte
distance de leur hôpital régional ont conservé au fil du temps leurs
services et que celui de Saint-Quentin a perdu plus de 15 de ces services?
3. La
centralisation des services de santé semble basée sur la densité de population
et non sur la sécurité de la population. Ainsi, la population francophone,
moins nombreuse, est désavantagée par rapport à la population anglophone.
4. En
comparant les petits hôpitaux francophones aux petits hôpitaux anglophones, on
pourrait croire qu’il existe une politique de deux
poids deux mesures. Tout porte à croire que les francophones voyagent en
classe économique et les anglophones, en classe affaire...sur le même avion.
5. La
centralisation est avantageuse lorqu’elle permet d’ajouter des services qui ne
pourraient exister autrement. Dans ce cas-ci, on souhaite grossir la clientèle d’un
hôpital régional en éliminant un service existant sans faire la démonstration
qu’il y a des économies à faire.
6. La
centralisation vise à réaliser des économies, à diminuer les dépenses. En fait,
le Gouvernement économisera en refilant la facture aux patients qui devront
débourser de leur poche pour obtenir un service. Il est crucial de réaliser que
le Gouvernement impose ainsi un ticket modérateur pour un service de santé. Et
qui plus est, le montant de ce ticket modérateur est plus élevé pour les francophones
que les anglophones. Lorsqu’on a déjà voulu imposer un ticket modérateur
universel, le gouvernement du NB s’est buté à un tollé de protestations,
surtout du Fédéral et des Cours de justice. La
centralisation serait-elle devenue un ticket modérateur déguisé?
7. Toutes
les régions éloignées du Canada peinent à dénicher et à retenir leurs médecins.
En amputant un petit hôpital de ses services, cette tâche devient impossible à
réaliser. C’est à se demander si le Gouvernement du NB ne cherche tout simplement
pas à mettre la clé sur la porte des petits hôpitaux en décourageant les
médecins à s’établir en région.
8. Si
le Gouvernement du NB cherche par tous les moyens à faire des économies dans la
livraison des soins de santé, il devrait démontrer quel est au juste le montant
de ces économies. Il y a a donc une nécessité de transparence qui est absente
du discours politique.
9. La
centralisation du service d’oncologie à un hôpital régional vise aussi à
affecter une infirmière spécialisée à ce groupe de patients. Dans les petits
hôpitaux, des infirmières généralistes offrent présentement ce service. Rien ne
prouve que ce service serait ainsi amélioré.
10. La
centralisation d’un service de santé éloigne les patients de leur communauté.
Dans les hôpitaux régionaux, les patients sont traités davantage comme des
malades plutôt que comme des personnes. L’infirmière chargée du service
d’oncologie qui connaît le milieu familial du patient est nettement avantagée
par comparaison à une infirmière étrangère au milieu familial du patient, et
pas à peu près non plus.
11. Les
infirmières dans les petits hôpitaux poursuivent leur formation en cours
d’emploi aussi aisément que celles dans les hôpitaux régionaux. Les nouvelles
technologies ont littéralement fait disparaître les distances entre elles et
les grands centres de formation, en plus d’universaliser cette formation. La
qualité de formation des infirmières dans les petits hôpitaux équivaut celle
dans les grands hôpitaux.
12. Le
service d’oncologie n’est pas un service aussi spécialisé qu’un service de
chirurgie qui nécessite un médecin-chirurgien et des services de soutien
élaborés et dispendieux. Ce service ne relève pas de la magie! Une infirmière
régulière peut se perfectionner dans ce domaine en peu de temps. Et qui plus
est, le patient n’a pas besoin d’être hospitalisé et retourne chez-lui après
quelques heures. Est-ce raisonnable de lui faire parcourir de longues distances
et de lui occasionner des dépenses importantes pour un service de si courte
durée?
13. Le
Gouvernement du NB a offert les services d’une infirmière itinérante pour les
patients atteints de cancer et vivants dans les communautés éloignées. Ce
service remplacerait le service existant. Faut-il se surprendre que, dans cette région éloignée, on a trouvé cette mesure carrément
ridicule? Ça démontre clairement que le Gouvernement n’a en tête qu’un
seul objectif ultime : éliminer les ptits hôpitaux en les amputant d’un
service à la fois.
14. Nul
besoin d’un doctorat en commerce ou dans les finances pour constater que
l’économie de la région de Saint-Quentin est en forte progression depuis
plusieurs années. On manque même de main-d’oeuvre tellement les projets
abondent. Comment explique-t-on qu’un ministère encourage ce progrès alors
qu’un autre ministère du même gouvernement n’en tienne pas compte? La main
droite ignore-t-elle ce que fait la main gauche...?
15. La
région de Saint-Quentin-Kedgwick comporte une similitude étonnante avec la vie
sur une île éloignée de la terre ferme. Les distances à parcourir pour se
rendre à un hôpital régional, autant du côté ouest que du côté est, est
importante et comporte des risques imminents en toutes saisons. Il y a donc une
nécessité absolue pour cette région d’obtenir un statut
particulier pour dépendre le moins possible de ces grands hôpitaux.
Depuis longtemps on espère que le Gouvernement du NB garantisse à cette population un éventail de services essentiels afin d’éviter de mettre à risque inutilement la santé des résidents de cette population. Cette définition occasionnerait des dépenses supplémentaires qui pourraient bien ne pas être aussi importantes ou extravagantes qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas vrai que la santé n’a pas de prix : elle a un prix véritable. Mais, est-il inabordable, voire inacceptable dans le cadre d’une philosophie de centralisation?
Depuis longtemps on espère que le Gouvernement du NB garantisse à cette population un éventail de services essentiels afin d’éviter de mettre à risque inutilement la santé des résidents de cette population. Cette définition occasionnerait des dépenses supplémentaires qui pourraient bien ne pas être aussi importantes ou extravagantes qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas vrai que la santé n’a pas de prix : elle a un prix véritable. Mais, est-il inabordable, voire inacceptable dans le cadre d’une philosophie de centralisation?
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