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vendredi 23 février 2018

Proposition à la mairesse

Proposition à la mairesse

Il y a quelques semaines, je me suis laissé inspirer par le dévouement et la détermination de la mairesse de Saint-Quentin, Nicole St-Pierre-Somers. L’éventualité de la perte d’un autre service à l’HDSJSQ était imminente. Je lui ai proposé d’étudier la situation. Jamais je n’ai espérer en arriver au résultat du tableau que vous connaissez sûrement déjà et que Joanne Fortin, une autre bénévole dévouée, peut vous expliquer avec plaisir.

J’ai aussi fait part à Madame St-Pierre-Somers de commentaires afin de faire ressortir divers aspects dudit tableau. Plutôt que de porter des accusations ou ou de crier à l’injustice, je me limite à poser aux autorités gouvernementales des questions pertinentes. Ce n’est pas à la population de la région à expliquer les différences marquées, pour ne pas dire assommantes, entre des petits hôpitaux anglophones et des petits hôpitaux francophnes quant à l’éventail de services offerts dans ces institutions.

Ce n’est pas d’hier qu’on demande un statut particulier pour l’HDSJSQ. Mais, c’est depuis hier qu’il existe une raison sérieuse de plus de l’obtenir. Voici mes commentaires.

1. Comment explique-t-on que des hôpitaux en région situés à une distance équivalente de leur hôpital régional ont conservé au fil du temps leurs services et que celui de Saint-Quentin a perdu plus de 15 de ces services?

2. Comment explique-t-on que des hôpitaux en région situés à une courte distance de leur hôpital régional ont conservé au fil du temps leurs services et que celui de Saint-Quentin a perdu plus de 15 de ces services?

3. La centralisation des services de santé semble basée sur la densité de population et non sur la sécurité de la population. Ainsi, la population francophone, moins nombreuse, est désavantagée par rapport à la population anglophone.

4. En comparant les petits hôpitaux francophones aux petits hôpitaux anglophones, on pourrait croire qu’il existe une politique de deux poids deux mesures. Tout porte à croire que les francophones voyagent en classe économique et les anglophones, en classe affaire...sur le même avion.

5. La centralisation est avantageuse lorqu’elle permet d’ajouter des services qui ne pourraient exister autrement. Dans ce cas-ci, on souhaite grossir la clientèle d’un hôpital régional en éliminant un service existant sans faire la démonstration qu’il y a des économies à faire.

6. La centralisation vise à réaliser des économies, à diminuer les dépenses. En fait, le Gouvernement économisera en refilant la facture aux patients qui devront débourser de leur poche pour obtenir un service. Il est crucial de réaliser que le Gouvernement impose ainsi un ticket modérateur pour un service de santé. Et qui plus est, le montant de ce ticket modérateur est plus élevé pour les francophones que les anglophones. Lorsqu’on a déjà voulu imposer un ticket modérateur universel, le gouvernement du NB s’est buté à un tollé de protestations, surtout du Fédéral et des Cours de justice. La centralisation serait-elle devenue un ticket modérateur déguisé?

7. Toutes les régions éloignées du Canada peinent à dénicher et à retenir leurs médecins. En amputant un petit hôpital de ses services, cette tâche devient impossible à réaliser. C’est à se demander si le Gouvernement du NB ne cherche tout simplement pas à mettre la clé sur la porte des petits hôpitaux en décourageant les médecins à s’établir en région.

8. Si le Gouvernement du NB cherche par tous les moyens à faire des économies dans la livraison des soins de santé, il devrait démontrer quel est au juste le montant de ces économies. Il y a a donc une nécessité de transparence qui est absente du discours politique.

9. La centralisation du service d’oncologie à un hôpital régional vise aussi à affecter une infirmière spécialisée à ce groupe de patients. Dans les petits hôpitaux, des infirmières généralistes offrent présentement ce service. Rien ne prouve que ce service serait ainsi amélioré.

10. La centralisation d’un service de santé éloigne les patients de leur communauté. Dans les hôpitaux régionaux, les patients sont traités davantage comme des malades plutôt que comme des personnes. L’infirmière chargée du service d’oncologie qui connaît le milieu familial du patient est nettement avantagée par comparaison à une infirmière étrangère au milieu familial du patient, et pas à peu près non plus.

11. Les infirmières dans les petits hôpitaux poursuivent leur formation en cours d’emploi aussi aisément que celles dans les hôpitaux régionaux. Les nouvelles technologies ont littéralement fait disparaître les distances entre elles et les grands centres de formation, en plus d’universaliser cette formation. La qualité de formation des infirmières dans les petits hôpitaux équivaut celle dans les grands hôpitaux.

12. Le service d’oncologie n’est pas un service aussi spécialisé qu’un service de chirurgie qui nécessite un médecin-chirurgien et des services de soutien élaborés et dispendieux. Ce service ne relève pas de la magie! Une infirmière régulière peut se perfectionner dans ce domaine en peu de temps. Et qui plus est, le patient n’a pas besoin d’être hospitalisé et retourne chez-lui après quelques heures. Est-ce raisonnable de lui faire parcourir de longues distances et de lui occasionner des dépenses importantes pour un service de si courte durée?

13. Le Gouvernement du NB a offert les services d’une infirmière itinérante pour les patients atteints de cancer et vivants dans les communautés éloignées. Ce service remplacerait le service existant. Faut-il se surprendre que, dans cette région éloignée, on a trouvé cette mesure carrément ridicule? Ça démontre clairement que le Gouvernement n’a en tête qu’un seul objectif ultime : éliminer les ptits hôpitaux en les amputant d’un service à la fois.

14. Nul besoin d’un doctorat en commerce ou dans les finances pour constater que l’économie de la région de Saint-Quentin est en forte progression depuis plusieurs années. On manque même de main-d’oeuvre tellement les projets abondent. Comment explique-t-on qu’un ministère encourage ce progrès alors qu’un autre ministère du même gouvernement n’en tienne pas compte? La main droite ignore-t-elle ce que fait la main gauche...?

15. La région de Saint-Quentin-Kedgwick comporte une similitude étonnante avec la vie sur une île éloignée de la terre ferme. Les distances à parcourir pour se rendre à un hôpital régional, autant du côté ouest que du côté est, est importante et comporte des risques imminents en toutes saisons. Il y a donc une nécessité absolue pour cette région d’obtenir un statut particulier pour dépendre le moins possible de ces grands hôpitaux. 

    Depuis longtemps on espère que le Gouvernement du NB garantisse à cette population un éventail de services essentiels afin d’éviter de mettre à risque inutilement la santé des résidents de cette population. Cette définition occasionnerait des dépenses supplémentaires qui pourraient bien ne pas être aussi importantes ou extravagantes qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas vrai que la santé n’a pas de prix : elle a un prix véritable. Mais, est-il inabordable, voire inacceptable dans le cadre d’une philosophie de centralisation?

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