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dimanche 25 février 2018

Passer sur le dos

C’est facile de passer sur le dos de quelqu’un, 
mais pas s’il se tient debout.

Depuis quelques jours, j’ai appris des choses encourageantes.

1. Nous vivons dans une société de droit. L’un de ces droits est celui de la parole protégé par le 2e article de la Charte canadienne des droits et libertés. J’apprends de jour en jour que la population de Saint-Quentin a décidé de briser le silence. Non moins de cinq de ces voix vont se faire entendre au cours de ce processus. La démocratie est en marche.

2. L’intérêt pour la sauvegarde des services essentiels augmente de jour en jour justement à cause d’une population qui croit dans sa capacité d’obtenir gain de cause.

3. Il y a péril en la demeure : c’est un fait indéniable. La gravité de la situation est bien comprise. Il y a un consensus clair et net.

4. Nous comprenons que le ministère de la Santé gère ses établissements anglophones d’une façon, mais ses établissements francophones, d’une autre façon. L’interrogation reste entière et l’explication doit en être fournie comme l’a martelé le Dr. Dupuis dans une entrevue à Radio-Canada.

5. Les arguments avancés par le pdg de VitalitéNB, M. Gilles Lanteigne, pour tripoter le service d’oncologie, soit qu’ils ne sont pas valables, ou soit qu’ils créent des risques intolérables.

6. Cette nouvelle vague de réductions de services, autant à Grand-Sault qu’à Saint-Quentin, s’inscrit dans une série d’autres réductions débutées en 1992. La population voit maintenant la stratégie du Gouvernement : engraisser l’Hôpital régional d’Edmundston, entre autres, au détriment des deux autres de la région.

7. Il n’y a que le Gouvernement du NB qui prend des décisions aussi lourdes de conséquences sans offrir une explication. Personne n’a encore publié les motifs qui ont mené à cette situation : PERSONNE!

8. Le ministère de la Santé est dirigé de façon carrément autocratique: nous décidons et vous devez obéir sans maugréer.

9. Chez les anglophones, la nature des établissements de santé varie d’un établissement à l’autre. Je parie que cette diversité est tout à fait rationelle et qu’elle démontre que le ministère de la Santé adapte chaque établissement aux besoins de chaque communauté. Ce même ministère a-t-il conclu que les hôpitaux de Saint-Quentin et de Grand-Sault sont mal adaptés aux besoins et que la solution consiste à peser plus fort sur la pédale de la centralisation?

10. Tout changement, réduction ou ajout, devrait être accompagné d’une feuille-comptable démontrant clairement ce que ça coûte. Où sont ces chiffres dont dispose sûrement le ministère pour n’avoir aucun remord ni hésitation à faire suivre une cure d’amaigrissement à ces deux hôpitaux? Où sont vos chiffres qui supportent votre conviction et justifient votre politique?

11. La négociation qui a cours présentement porte sur le service d’oncologie, si mon analyse est juste. Ça ne me semble pas assez englobant. Je peux fort bien me tromper, cependant. On dirait que cette négociation consiste à s’interroger sur la réparation du patio après le passage d’une tornade dévastatrice.

12. La centralisation affecte davantage les régions moins populeuses. Réduire l’allocation à votre enfant de 5$ par mois n’a pas le même impact si cet enfant reçoit 25$ au lieu de 10$. Mon exemple vous paraît simpliste, d’accord. N’est-ce pas ce qui se passe au ministère de la Santé? On ne peut traiter les régions de façon égale. C’EST LÀ LE NOEUD DU PROBLÈME.

13. Il est renversant de voir un gouvernement s’en prendre à ses payeurs de taxes pour des peanuts en même temps qu’il fait des garanties de prêt de millions$ les yeux fermés. C’est comme le père de famille qui vole l’argent dans la tirelire de ses enfants pour se saoûler la gueule. Révoltant!

14. M. Lanteigne ne veut pas mettre un terme aux coupures de services dans les deux établissements. Il en prévoit d’autres. En éliminant un service essentiel, des services secondaires vont s’écrouler en moins de deux par un effet domino.

15. Les grandes associations acadiennes et francophones devront se saisir de cet acharnement du Gouvernement envers des institutions fondamentales de l’Acadie. Brièvement, je crois que l’erreur commise est celle de gérer le ministère de la Santé comme une «business» et non comme une institution sociale.

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